Danse de guerre et cape impériale

Par Michel Aubé, passionné de Biodiversité

L’Hermine est un petit carnivore au corps mince et effilé, long d’environ 25-30 cm. Elle appartient à la famille des Mustélidés qui comprend aussi la Martre, le Pékan, le Vison, la Loutre et le Carcajou. En été, sa fourrure est brun chocolat sur le dos et blanche sur le ventre, la gorge et l’intérieur des pattes. En hiver elle arbore une fourrure blanche, à l’exception de l’extrémité de la queue, qui reste noire toute l’année.

Les mâles sont sexuellement matures au bout d’un an, alors que les femelles le sont après quelques semaines seulement, souvent même avant d’être complètement sevrées. Malgré un accouplement parfois très précoce, les femelles ne mettent bas que 9-10 mois plus tard. L’implantation de l’embryon est différée de 8-9 mois, et la gestation proprement dite ne dure que six semaines. Les femelles élèvent seules leurs petits.

En été, La fourrure de l’Hermine est brun chocolat sur la tête et le dos, alors qu’elle est blanche sur le ventre, la gorge et l’intérieur des pattes. – WIKIMEDIA COMMONS

En hiver, l’Hermine arbore une pelage blanc, à l’exception de l’extrémité de la queue, qui reste noire. – WIKIMEDIA COMMONS

Bien que l’Hermine puisse à l’occasion se nourrir d’oiseaux, d’amphibiens ou d’insectes, ses proies principales sont le Campagnol des champs, la Souris sylvestre… et le Lapin à queue blanche. Lorsqu’elle est en chasse, elle explore les moindres recoins de son territoire, sous les amas de branches et dans chaque petit terrier. Son corps fin et longiligne, surtout chez les femelles, lui permet de pourchasser les campagnols et les souris jusque dans leurs galeries souterraines.

Lorsqu’elle traque le lapin, elle adopte un comportement étrange, appelé métaphoriquement «danse de guerre». Une fois repérée sa proie, elle amorce une cabriole frénétique, virevoltant, culbutant, ou se tordant sur le sol avant de se lancer dans une course effrénée. Elle attire ainsi l’attention de sa proie qui semble plus ou moins hypnotisée, et peut s’en approcher peu à peu. Elle lui saute alors à la nuque pour lui infliger sa morsure fatale.  

Au Moyen-Âge, la fourrure hivernale de l’Hermine était fort prisée. On en faisait des étoles et des capes immaculées, ponctuées çà et là de la pointe noire des queues. Ces vêtements solennels étaient des attributs réservés à la royauté, que l’on peut encore observer dans les représentations du couronnement de l’empereur Napoléon ou, plus récemment, de celui de la reine Élisabeth II.