Un cherche-étoiles vivant aux reflets d’azur

Par Michel Aubé, passionné de Biodiversité

Les humains scrutent le ciel depuis la préhistoire, ils y ont reconnu différentes configurations d’étoiles et s’en sont amplement servi pour orienter leurs déplacements. Mais ils ne sont pas les seuls êtres vivants à le faire ! Le Passerin indigo, un petit oiseau observé à quelques reprises au CINLB, sait aussi reconnaître les configurations célestes, et utiliser ces repères pour baliser ses migrations.

De la taille d’un Chardonneret jaune, arborant un plumage d’un bleu profond, il arrive vers la mi-mai et repart vers la mi-septembre. Il affectionne les endroits composés de buissons et de grands arbres, où le male se perche pour claironner les limites de son territoire.

Intrigués par la capacité de cet oiseau à retrouver son chemin, les chercheurs ont tenté d’identifier les indices utilisés pour orienter sa trajectoire de quelques milliers de kilomètres entre le Nord des États-Unis et le Mexique (ou les Caraïbes). Utilisant une cage au toit de planétarium, ils ont pu vérifier que les oiseaux choisissaient les directions appropriées au moment des migrations, et que ces directions étaient correctement inversées entre les trajectoires du printemps et celles de l’automne. Cependant, lorsque le ciel était caché, les directions choisies étaient distribuées au hasard. Finalement, en décalant par rotation l’image de la voute, on a pu induire les oiseaux en erreur selon une orientation correspondant au décalage.

Les chercheurs ont d’abord cru que l’information relative aux constellations était imprimée génétiquement dans le cerveau de l’oiseau. Ils ont toutefois constaté que les oisillons devaient avoir pu observer le mouvement de la voute céleste, sans quoi ils n’arrivaient pas à exploiter l’information requise pour choisir la bonne trajectoire. En cachant sélectivement certaines portions du ciel, les chercheurs ont pu identifier que les constellations avoisinant l’étoile polaire, telles Cassiopée et la Grande Ourse, étaient les plus déterminantes pour cet apprentissage.

Le Passerin indigo mâle impressionne par sa couleur somptueuse, d’un bleu profond. – WIKIMEDIA COMMONS

La femelle arbore pour sa part un plumage plus discret, moins visible lors de la couvaison. – WIKIMEDIA COMMONS