Une espèce friande des escargots

Par Michel Aubé, passionné de Biodiversité

La Couleuvre à ventre rouge est un petit reptile mesurant de 20 à 30 cm, au dos gris anthracite ou brun clair, arborant un ventre rouge orangé. Trois petits losanges beiges reliés bout à bout dessinent un collier à son cou. Abondante au CINLB, elle reste toutefois discrète, car elle part en chasse au crépuscule ou à la tombée de la nuit. Ses proies préférées sont les limaces et les escargots, même si elle ne dédaigne pas les vers de terre.

Son anatomie est spécialisée pour la capture des escargots qu’elle arrive à extraire de leurs coquilles. Sa petite tête lui permet d’agripper facilement la partie molle de l’escargot lorsque celui-ci se déplace. Elle dispose en outre de dents postérieures fortement incurvées vers l’arrière qui lui permettent d’agripper solidement sa proie. Dès que sa prise est assurée, elle coince l’escargot contre un obstacle et exerce une série de torsions qui fatiguent les muscles rattachant la proie à sa coquille.

Cette espèce présente deux variations, gris anthracite ou brun clair, pour la couleur de son dos. – PHOTO MICHEL AUBÉ

La Couleuvre à ventre rouge tire son nom de la coloration rouge vif de son ventre. – PHOTO MICHEL AUBÉ

La Couleuvre à ventre rouge possède également une glande située derrière les yeux et dont les sécrétions se mélangent à la salive lorsqu’elle resserre les mâchoires. Les chercheurs croient que cette glande sécrète une toxine réduisant la résistance de l’escargot et facilitant son immobilisation. Au bout de quelques minutes, la couleuvre peut généralement extraire l’escargot et s’en délecter.

Cette couleuvre est ovovivipare, et met au monde des petits déjà formés. Cela se produit parce que les œufs, en moyenne au nombre de 7-8, sont incubés dans le corps de la mère. Celle-ci n’alimente cependant pas les embryons à travers son sang, comme chez la plupart des mammifères, et les éléments nutritifs sont plutôt fournis par les œufs, comme chez les oiseaux et les reptiles.

Les avantages adaptatifs de ce mode d’incubation sont nombreux. Il assure aux œufs un excellent contrôle de la température et de l’humidité. Il réduit aussi les risques de prédation ou de destruction du nid, par exemple en cas d’inondation ou de piétinement. Il permet enfin de faire migrer les œufs en même temps que la femelle, si celle-ci doit subir une perturbation importante de son milieu.